Pour notre dernier jour a Recife/Olinda nous décidons de rester pres de l'auberge et d'observer le carnaval de jour dans les rues d'Olinda. C'est une chose que je me demande vraiment : comment les gens font pour faire la fête jusqu'a 6h du matin et pour être de nouveau dans les rues a 9h du matin, musique battante, une biere a la main ! De notre côté les matins sont bien difficiles et c'est dur d'emmerger, mais aujourd'hui en veut en profiter alors a 11h nous voila dans les rues étroites et grimpantes de la belle ville coloniale... Et nous ne sommes pas les seuls !!!

Sous un cagnard digne d'un apres-midi d'été en pleine garrigue, des milliers et des milliers de gens défilent et sautent au rythme des trombonnes, trompettes etc. Nous arrivons un poil trop tard pour assister a un défilé de super héros et on croise des dizaines de superman, spiderman et autre trucman.

Pour palier a la chaleur et pour rajouter a la fête, des batailles d'eau s'organisent un peu partout. Des gens balancent des sauts d'eau par leur fenêtre et des gamins vous tirent dessus avec des pistolets a eau. C'est bien agréable mais c'est beaucoup moins drôle quand vous avez un appareil a la main ! Pour essayer de se nourrir pour de vrai pour une fois (c'est sympa les maïs chauds, les hotdogs et compagnie, mais pendant 5 jours c'est pas l'idéal !) on décide de tenter une cantina... c'est a dire un self-service ou on paie la nourriture au kilo. La tenante nous parle en français au bout d'une minute et nous fais un prix d'amis, en nous racontant comment elle a vécu en France pendant 13 ans, comment elle est rentrée au Brésil etc...

De manière générale les gens ici au Brésil sont vraiment super gentils, agréables, accueillants et le coeur sur la main. Ils sont pres a faire plein d'effort pour vous parler et essayer de vous comprendre, et avec le sourire en plus ! Ça change de Paris, même pour nous !

Pour marquer le coup nous faisons l'acquisition Ju et moi de bracelet en souvenir du carnaval ici... Aux couleurs du pays : bleu, vert, jaune et blanc.  Nous retournons a l'auberge ou nous retrouvons tout le monde. L'ambiance est clairement a la picole mais on n'est pas dans le trip cette fois-ci car nous avons un bus a 18h45 et que 13h de trajet nous attendent... On repare tout de même avec toute la bande, agrandie notamment d'un allemand de plus de 2m, cheveux longs blonds, yeux bleux, qui parle en plus de sa langue et de maniere bilingue : le français, l'italien, l'anglais, l'espagnol et le portugais... y en a comme ça ! Il est facile a reperer dans la foule, non seulement il depasse d'une tete mais un nuage de filles le suivent a la trace. Petite phrase qui nous a beaucoup amusé avec Ju lorsqu'une fille essaie de l'attraper par le bras, dans un français parfait : "j'aime quand les femmes n'ont plus aucun respect pour rien"... Et bien c'est du joli :o)

Finalement alors que nous avons l'impression que la fête ne fait que commencer nous devons dire au revoir a tout le monde pour aller preparer nos sacs, trouver un taxi qui pourra fendre la foule et nous amener a la station de bus... C'est vraiment difficile de partir ! Pas vraiment pour le carnaval en lui-même : j'ai l'impression que desormais j'en ai fait le tour et je suis impatient de decouvrir celui de Salvador, mais parcequ'on quitte toute une bande de gens qui étaient vraiment géniaux...

Enfin... c'est la loi du voyage : on sait toujours ce qu'on quitte, et on ne sait pas ce que l'on va trouver...
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Arrivée d'une petite nouvelle dans l'auberge ce samedi matin (ce n'est pas complètement une surprise car ça faisait longtemps qu'on était resté en contact par mail et je l'ai même aidé a reserver son lit ici dans l'auberge), je retrouve Rachel que j'avais connu au Mexique (San Cristobal et Palenque) et au Guatemala avec Barak (Lago Atitlan), j'ai l'impression de retrouver une vieille connaissance déjà :o)

Il y a une fanfarre a Recife avec des gens costumés qui est sensée être la plus grande du monde (en comptant tous les gens qui dansent autour), soit presque 1 million de personnes, alors nous décidons de passer notre journée la-bas. Avec nous Wolf notre grand allemand qui maitris le portugais, Rachel et une nouvelle rencontre, Judith d'Australie. Avant de partir Wolf nous initie au jus de canne. Boisson économique et 100% naturelle : on passe directement les cannes a sucre dans un grand broyeur et on en récupère le jus... c'est assez bon, mais avec plus de glace ça aurait été encore meilleur !

Les rues d'Olinda sont blindées de monde et on est obligé de traverser la ville pour aller attraper un bus (le centre est fermé) qui nous emmene a Recife. Comme l'a dit Julien au bout de 2mn on réalise qu'on a fait une grosse erreur en venant en tongue : les rues sont tellement pleines qu'on est skotché les uns contre les autres et que evidemment on se marche sur les pieds ! Je flippe un peu pour mon appareil photo aussi : il n'y a pas que des visages amicaux autour de nous, et c'est dur de prendre une photo discretement car tout le monde voit l'ecran. Quand on sait que l'appareil peut rapporter a certain l'equivalent de 6 mois de salaire... Je me dis du coup que je n'aurai peut-etre pas du l'amener mais je decide d'assumer, prendre des photos et le cacher rapidement dans le lieu çe moins accessible : dans mon caleçon (impossible de ne pas sentir si quelque essaie de me le prendre !).

J'ai l'impression d'assister a 2 facettes du carnaval, la facette de jour dans les quartiers populaire et la facette de nuit dans la vieille ville.
La facette de jour : Julien a un peu exposé la situation, mais j'ai rarement vu des choses aussi dégoutantes que ce que j'ai vu cet apres-midi la ! C'est a peu pres ce que je dirais plus tard a un sondage sur l'organisation du carnaval : les sanitaires ne sont absolument pas adaptés au niveau d'alcool (et surtout de biere) qu'ingurgite la population !!! Imaginez qu'ici il fait 37ºc et qu'une flaque d'eau s'evapore en moins de 5mn. Et pourtant les rues étaient littéralement inondées... d'urine. Une odeur omnipresente, des hommes qui pissent partout contre les murs quand ce n'est pas directement devant vous au milieu de la rue. Des gens torses nus transpirant qui viennent se coller contre vous, des femmes qui vomissent a vos pieds... Ou est la sortie ?!?

Heureusement la facette de nuit est beaucoup plus sympathique ! Les rues sont moins gorgées de monde, les vrais dêchets sont déjà couchés, il fait un peu moins chaud (mais tres chaud quand meme... on reste torse nu la plupart du temps !), les groupes musicaux sont plus accesibles... On a le choix entre suivre des bandas dans la rue ou assister sur les places principales a de grands concerts, avec notre petit groupe on alterne un peu les deux.

Comme Julien m'a dénoncé il faut que j'explique un peu la phrase du "Raphael est assez doué pour obtenir un petit bisou des filles"...
En fait ici c'est une tradition qui dit que tout le monde peut embrasser tout le monde pendant le carnaval. On m'en avait parlé un peu avant mais j'etais resté un peu septique sur le sujet. C'est effectivement bien vrai. Un journal a fait un sondage l'année derniere et a dit que certaines personnes pouvaient embrasser jusqu'a 20 personnes par jour. En gros vous marchez dans la rue, une fille vous regarde et si elle vous sourie vous l'embrassez. Perso c'est pas trop mon truc parceque je suis trop timide... C'etait plutot du type "a mince j'aurai du y aller". Mais je suis plus a l'aise quand il y a un peu de musique et qu'on peut danser... et je dois avouer avoir fait quelques rencontres tres sympathiques (comme Luiza sur la photo a gauche, au milieu avec le top rose) qui m'ont bien fait pratiquer mon brésilien :o)

Après avoir gouté un peu du carnaval d'Olinda, nous décidons d'aller affronter celui de Recife. A Recife, la grande ville voisine, plus d'1 million de personnes sont attendues dans les rues. Etant donné que tout est bouclé dans Olinda, il n'est vraiment pas évident de pouvoir trouver un bus qui nous aide à parcourir les 10 kms qui nous séparent de Recife. Une dame brésilienne nous prend en sympathie et nous aide à traverser tout Olinda et nous prend littéralement par la main pour nous emmener jusqu'au bus qui va bien !

Le bus nous dépose assez loin du centre de Recife, dans le quartier où c'est le plus chaud et où nous regrettons quelques instants d'être venus ici en tongs : les rues sont bondées, il est assez tôt mais les gens sont déjà bien imbibés, le sol est recouvert d'un tapis de cannettes et d'une substance dont nous préférons ignorer la provenance... nous avançons pour traverser le premier pont qui nous sépare du centre historique et assistons à une première bagarre assez violente mais assez vite controlée par les forces de police militaire qui interviennent en douceur, la matraque à la main... la foule applaudit !! 

Après cette petite frayeur, nous plongeons une nouvelle fois dans la foule pour suivre les chars, il fait une chaleur torride et tout le monde a sa bière à la main... dans la foule de nombreuses personnes trimballent des glacières remplies de bières fraiches, ou ramassent les cadavres par terre pour récupérer quelques Réals... nous nous promenons un peu dans ce quartier très populaire où les femmes ont parfois du mal à marcher toutes seules, où les hommes se soulagent accroupis au milieu de la rue... puis nous dansons autour de bandas locales qui jouent en boucle un ou deux aires entêtants !! Il y a aussi des danseurs de capoeiras qui font des figures au rythme des tambours, des groupes de musique locale qui se succèdent sur les scènes disséminés un petit peu partout dans Recife... et pratiquement dans chaque rue, des stands vendant des brochettes, des hot dogs ou encore des capirinhas bien fraiches...

Une partie des gens sont déguisés, une autre partie sont en maillot de bains ou portent les Tshirts au couleur de leur banda... l'esprit du carnaval est assez proche des férias du sud de la France même si ici les gens sont majoritairement aux couleurs du Brésil (jaune et vert) plutôt qu'en rouge et blanc. Il y a aussi un certain nombre d'hommes (plus ou moins biens) déguisés en femme. Une des coutumes très chères au carnaval est d'obtenir un bisou de filles que l'on croise et notre Raphaël national est assez doué à ce petit jeu... (petite parenthèse pour Mag : il est le seul bien entendu !!). Les gens aiment à s'asperger de mousse, de bière ou à se combattre à coups de pistolets à eau...

Ce qu'on ne peut pas voir sur les photos, c'est la chaleur moite qui persiste même pendant la nuit. Ici on est pratiquement sous l'équateur et il est nécessaire de boire beaucoup. C'est pourquoi autour de la piscine de notre auberge certains finissent la soirée à coup de Skol, Nova Shin ou autres bières locales... Malgré notre petite inconscience d'affronter le carnaval en tongs, nous sommes rentrés avec nos pieds sains et sauf, bien qu'un peu sales ;o) Plein de couleurs dans la tête et heureux de pouvoir s'allonger à proximité d'un ventilateur pour quelques heures et le réveil en fanfare de la banda qui passe sous les fenêtres de l'auberge. Ainsi s'enchainent des temps de petit repos et des plongées en apnée dans la foule, dans la musique, les couleurs vives, les gens qui sautent partout, le concours de déguisement de super héros, les femmes déguisées en mariées, en infirmières très ouvertes, en clowns, ou d'autres choses que nous ne comprenons pas forcément !

Après avoir bien profité de Recife et Olinda, nous sommes un peu tristes de partir en ce dimanche après-midi, deuxième jour officiel du carnaval ici (même s'il avait commencé bien avant), à la gare centrale des bus pour rejoindre Salvador de Bahia de nuit. Nous devons normalement arriver la bas à 6h du matin lundi et nous mettre en quête d'un hébergement pour ces quelques jours du carnaval réputé le meilleur du monde.

Bonjour a tous !
Ça y est on a dépassé les 20 000 connections sur le site !!!
Ici c'est vraiment la folie et avec Ju on cours partout tout le temps pour essayer de profiter a fond de ce qu'il se passe et du coup on s'excuse de ne pas avoir plus de temps pour vous raconter plus en détail tout ce qu'on voit (on voit tellement en plus !)... Enfin c'est promis des que les choses vont se calmer un peu on va vous raconter en détail le carnaval au Brésil, et on va partager les photos complètement dingues que nous avons prises !

Rien de mieux pour rencontrer des gens que de passer un peu de temps a lézarder a l'intérieur de l'auberge ! Ça tombe bien l'endroit est plutot agréable, et l'eau de la piscine bien rafraichissante comme il faut !

A la tombée de la nuit (relativement tôt ici, sur les 17h30) nous nous mettons a l'oeuvre pour préparer l'appéritif : Ju ressort le saucisson et le fromage, je m'occupe de couper les citrons les tasser dans le sucre et la glace et de préparer une grande jarre de calchaça. On invite nos voisins de chambre a se joindre a nous ainsi que les autres personnes aux alentours. Le succés de la boisson glacée est lá :o)
On rencontre donc en vrac : Wolf un allemand qui a quitté Procter&Gamble pour voyager, son pote italien Marco (ils se sont connus en erasmus a Madrid... donc on a tout de suite vu leur potentiel... les initiés comprendront :o), Stephane (un français qui vit a Manaus) et Yann un ami qui est venu pour le carnaval, 3 brésiliennes qui sont la en vacances aussi... bref la liste est longue et la encore ça me permet de montrer a Ju la magie des rencontres lors d'un voyage et comment j'ai un carnet rempli de dizaines et dizaines d'adresses depuis mon départ.

Pendant qu'on prend l'apero on entend au loin les bandas ou fanfarres qui passent dans la rue et on se motive tous pour aller nous perdre dans la foule en folie !

Julien : Malgré la chaleur torride, nous nous promenons dans Olinda, une petite ville coloniale vraiment très jolie, perchée sur une colline surplombant la ville de Recife. Les couleurs sont très vives, les odeurs très prenantes. Partout les gens sont affairés á préparer le carnaval ou á dormir á l'ombre.

Raphael : ça y est, c'est vraiment le premier jour pour Ju au Brésil. Il trépigne d'impatience de tout voir tout découvrir, il y a Olinda, la plage, Recife, Boa Viagem, le carnaval... bref la liste des découvertes est longue et il me demande par quoi commencer, le programme des journées...

Oula ! Je ne suis plus habitué a un rythme comme ça :o) Le matin je dors ensuite je prends mon temps pour le petit dej, je me pose sur le bord de la piscine, je discute avec les gens, mais je comprends que Ju ait envie de profiter de la moindre seconde pour tout découvrir, alors nous partons malgré la chaleur arrassante pour arpenter les rues d'Olinda.

Olinda veut dire en brésilien "O Linda" soit "La Belle", c'est une des plus anciennes villes coloniales du nord est du pays, patrimoine de l'UNESCO, et je suis ravi que Ju puisse voir ce style de ville que j'ai découvert de nombreuses fois en amérique centrale et même dans le nord de l'amérique du sud. Les rues sont quasiment désertiques en ce milieu de journée mais dans les grandes avenues du bas de la ville des centaines de gens s'affairent a monter des stands de toutes sortes, principalement des snacks pour vendre bieres et hotdogs...

La ville est en fait sur une petite colline et toutes les rues grimpent a mort jusqu'a un point qui surplombe toute la région. La vue est splendide et on est récompensé pour l'effort : en dessous de nous la cathedrale d'Olinda avec l'eau turquoises en background, puis plus loin la ville de Recife, ses 3 iles reliées par de nombreux ponts, son port en rouge et blanc.

Pour reprendre un peu des forces j'initie Julien a la specialité du coin (qui est également une des boissons les plus économiques) : la Coco Gelado, a savoir du jus de coco vert qui sont gardées dans des immenses réfrigérateurs. Comme les cocos prennent de la place dans les réfri les vendeurs (aux couleurs locales comme vous pouvez le voir sur la photo :o) les stockent devant leur stand en attendant d'en vendre et de libérer de la place au frais. Ça a pour effet de créer des murs entiers de coco ce qui est assez marrant ! Pour ceux qui se posent la question (et plus spécifiquement pour ma maman ;o) ce ne sont donc pas des grosses pommes, et ils les coupent pour que ça ne roule pas et pour pouvoir les entasser les unes sur les autres.

Julien est d'accord avec moi, ce jus de coco bien frais c'est délicieux et il n'y a rien de mieux pour se sentir en vacances ! Le vendeur nous les entaille a la machette et une fois le jus fini il nous les ouvre en 2 afin que nous puissions manger la coco a l'intérieur !

Après cette agréable promenade (Julien aura mis au moins 5 fois de la creme solaire dans l'heure... on a du mal a réaliser les 38ºc sur les photos !) nous décidons d'aller au supermarché pour trouver des bieres pas trop cheres, de la glace et de quoi faire de la calchaça pour nous préparer pour le soir (le carnaval est sensé commencer demain soir a Recife, mais ce soir a Olinda !!!).

Julien : Le voyage vers le Brésil s'est très bien passé pour moi. En résumé, j'ai dormi pratiquement pendant tout le long du vol vers Sao Paulo entouré par une quinzaine de voyageurs très gays ;o) j'ai ensuite attendu ma correspondance pour Recife vers 6h du mat á l'aéroport de Sao en compagnie d'un gras qui a joué de la trompette pendant 2h et au moment d'embarquer j'ai aid' un groupe de francais qui allait aussi á Recife, et en reconnaissant la boucle d'oreille légendaire je me suis rendu compte qu'il s'agissait de Bernard Lavilliers qui allait faire un petit film pendant le carnaval !!

Arrivé en fanfare (au sens propre) á l'aéroport de Recife (avec un gros pull et un pantalon) alors qu'il faisait au moins 35° dehors et j'ai retrouvé un gars qui ressemblait plus á un brésilien qu'á Raph !!
Après un tour par Boa Viagem et l'auberge de Raph, on est allé partager ce que j'avais ramené de France au bord de la piscine de notre nouvelle auberge :

Raphael : je compte les minutes en tournant en rond dans l'aeroport quand je vois enfin Julien sortir des portes du hall, un grand sourire illumine mon visage, il est tout blanc, en jean et basket, et il a même un pull !!! Je me dis que le choc va être difficile car ici il fait 37°c a l'ombre, mais je ne lui laisse pas une minute de répis avant de le mettre dans le bain brésilien : aprés avoir fait 10 distributeur de monnaie avant d'en trouver un qui marche on se lance dans la course aux bus, pour rejoindre 3h plus tard notre auberge a Olinda. Le ciel est un peu gris bizarrement mais vu le temps qu'on a eu les jours suivant on ne peut pas se plaindre et ça a facilité l'adaptation pour Ju.

Avant d'enchainer avec le rythme de folie qui nous a entrainé ces derniers jours on se pose un peu au bord de la piscine et Ju me donne tout plein de cadeaux qui font mon bonheur : pains au chocolat, côte d'or, saucisson, Comté, et le top du top : une bouteille de Barbeyrolles 2000 qu'il a sauvegardé par je ne sais quel miracle spécialement pour me l'amener et me faire la surprise !!! Evidemment il n'a rien déclaré a la douane en amenant tout ça...

Le vin est délicieux et la bouteille disparait en quelques minutes... les vacances de Julien au Brésil semblent prendre un bon départ !!!

Apres avoir longuement considéré la question de la gestion de mon budget pour la semaine j'ai décidé de refaire un peu tous mes plans : je laisse tomber Jericoacoara malheureusement car c'est vraiment trop cher. Pour ne pas non plus rester toujours au meme endroit et voir un peu du pays je decide de descendre a Natal qui est en direction de Recife, et enfin de descendre plus tot que prevu a Recife pour y rester 3 nuits que je ne payerai qu'a la fin de mon sejour, c'est a dire une fois Julien arrivé, ce qui m'epargne de payer 3 nuits sur la semaine et me laisse donc une bonne bouffée d'air sur le budget (enfin de quoi manger jusqu'a la fin de la semaine et de payer une biere de temps en temps pour soigner ma vie sociale...).

En expliquant mes plans a Nic il me dit que lui aussi a pour projets de descendre a Natal et nous voila donc tous les 2 dans le bus de nuit pour le sud. Je suis bien content de voyager avec lui car il peut m'aider financierement au cas ou il m'arriverait un imprévu et qu'en plus il parle assez bien portugais (il a fait un stage a Sao Paulo pendant 6 mois avant de voyager ici).

Nous arrivons sans probleme a Natal, connexion parfaite avec un bus, direction la plage de Ponta Negra a 13km au sud de Natal, réputé être le meilleur lieu pour sortir, pour se loger et pour se baigner (Natal etant une ville comme une autre). La Nic a réservé des lits en dortoirs a l'auberge de Luia Meia, qui est dans un style chateau fort en carton tout a fait remarquable, avec une ambiance un peu particuliere. Ça a l'air terrible et pour rester dans cet endroit plutot sympa je sacrifie de nouveau mon budget : comme je ne suis ni eudiant et que je n'ai pas non plus la carte Hostelling International je paye 2 fois plus que le tarif de base... argh !

Nic s'inscrit direct pour partir toute la journée en buggy (petit 4x4 specifique pour le sable) découvrir les plages et lagune du nord... et j'attends avec lui ceux qui doivent partir avec lui.
Enfin je devrais plutot dire "celles" qui vont partir avec lui : 5 argentines de Buenos Aires, hyper belles...
Je suis trop dégouté évidemment de pas pouvoir aller avec lui et lui souhaite une bonne journée (difficile d'imaginer comment il peut en être differement), je lui demande juste de se debrouiller pour essayer de les inviter a sortir avec nous pour la soirée... et me dirige pour une balade en solo sur la plage de Ponta Negra...

A 18h30 Nic revient tout euphorique, c'etait de la folie, il me monte tout joyeux ses photos de la journée... ouais ça avait l'air bien :o( (quel chanceux !) mais il me dit qu'on a rendez-vous avec elles a 20h30... ah !!!! Entre temps Michael (danois) qu'on avait rencontré a Fortaleza nous a rejoins a Natal, dans le même dortoir, et nous voila partis pour rejoindre nos argentines.
Michael est bilingue espagnol et Nic parle dans un mélange de portugais... Au moment des presentations ça ne rate pas elles croient toutes que je suis brésilien, obligé de parler français pour prouver le contraire, et voila une charmante soirée qui commence ! Assis a côté de Natalia je mets en pratique mon espagnol et je m'aperçois que je n'ai pas trop perdu depuis mes 2 semaines ici au Bresil... j'arrive facilement a tenir toute une soirée en espagnol desormais, malgré l'accent argentin que je trouve plus que charmant (euh... juste l'accent ? :o)

A 1h30 du matin on leur dit au revoir a regret, un taxi les attend pour les amener a l'aeroport, elles ont un avion a 3h pour Buenos Aires... fin des vacances pour elles. C'est bien dommage pour nous parcequ'elles etaient vraiment sympas et qu'on s'entendait super bien...

Le lendemain nous décidons de nous reposer un peu (c'est pas tout ça mais ces derniers jours on n'a pas beaucoup dormis non plus !) et de juste aller nous poser sur la plage. Nic veut essayer de faire du surf en louant une planche, mais les vagues sont trop fortes et il essayera de rentrer dans l'eau pendant 2h sans succès. De mon côté je commence mon bouquin sur la vie de Roman Polanski en espagnol histoire de continuer a pratiquer un peu... et je travaille mon bronzage en même temps. Mais le soleil cogne un peu trop fort et je sens que je commence a bruler un peu sur les épaules. La creme solaire n'a plus beaucoup d'effet a ce niveau la et je decide de remettre mon t-shirt pour me proteger. Je vérifie pendant mon temps sur la plage si la légende des bikinis brésiliens est vraie ou non... a votre avis ?
La plage de Ponta Negra est grande et bordée de buildings, a une extrémité il y a une immense dune de sable (mais rassurez-vous, le Pyla est plus grand quand meme !).
J'observe amusé un match de beach-foot-volley. C'est du beachvolley (volley de plage) mais version foot, donc pratiqué majoritairement pas des hommes, et on ne peut toucher le ballon qu'avec pied, torse, epaule et tete... c'est assez impressionant !

En vérité le seul probleme de la plage de Ponta Negra a Natal c'est le tourisme sexuel : il y a plein de vieux pervers qui viennent ramasser des prostituées brésiliennes de 15/20 ans sur le bord de la plage, et ils ne s'en cachent pas, voire ils s'affichent carrément et c'est vraiment malsain !

Avec Nic et Michael nous décidons ne nous organiser un barbecue a l'auberge chateau le soir venu, histoire de passer une bonne soirée sans trop dépenser d'argent. On achète des énormes morceaux de viandes au supermarché, quelques bières et de quoi faire de la caipirinha.

Pour faire une bonne ciapirinha il faut une bouteille de 51, mais pas le pastis, ici c'est de la calchasa, de l'alcool de canne a sucre, du citron, du sucre et de la glace pilée. C'est la boisson la plus économique et c'est délicieux (par contre attention la tête apres !).
Nic est en charge de la préparation de la calchasa (dû a son expérience en la matière), Michael prépare la viande et je dois allumer le barbecue.
Allumer le barbecue... évidemment je ne m'étais pas méfié et me voila embarqué dans la pire galère (et pourtant c'est bien connu que c'est difficile !). Un briquet qui marche mal, juste un peu de papier, pas d'essence ou d'alcool... j'ai mangé de la fumée a n'en plus finir, soufflé tant que j'ai pu, et au bout de 3h de lutte incessante je suis enfin arrivé a obtenir une flamme, puis une autre, et enfin un vrai feu !
Il était déja 1h30 du matin quand on a mis la viande sur la braise, mourant de faim. Le seul probleme c'est que la calchasa etait prete a 21h et qu'on a pas attendu la viande pour commencer a boire !

Pour finir la soirée on décide d'aller dans la caverne "pub" de l'auberge. Il y a un groupe de rock qui joue des vieux classiques du type "pretty woman". Inutile de vous dire qu'avec ce genre de musique j'etais dans mon élément ! Voila venu le moment de montrer aux brésiliennes comment je sais danser !
Je jette mon dévolu sur une grande brune a la silhouette digne de "see it first on fashion TV" et apres avoir un peu danser on essaie de discuter... elle parlait aussi bien anglais que moi brésilien, mais ça nous a pas trop empêché de disserter sur nos pays respectifs etc... Elle me présente a tous ses amis, que des filles et 1 mec. Complétement homo, mais assez sympa et qui parlait bien français lui ! Il m'explique que Daniela (enfin je crois que c'etait son nom) fait des etudes de stylisme et qu'elle va aller étudier en France en... 2008 bah pourquoi pas ! Vient le moment de la fermeture du bar, le groupe de brésilien veut m'emmener avec eux a une autre soirée, Daniela m'entraine par la main, dur de refuser, mais je réalise qu'il est 5h du matin, que je n'ai pas d'argent sur moi, que je ne sais pas ou on va, et que je dois prendre un bus le lendemain matin pour Recife... et je leur explique que je ne peux pas aller avec eux...
Daniela me tombe dans les bras effondrée "tu ne viens pas avec nous ?"... ah que la vie peut être dur parfois !!!

Apres avoir marché pendant une bonne heure sous le cagnard de la cote du nord est bresilien pour traverser la moitié de la ville de Fortaleza avec mon sac sur le dos (je viens de l'aeroport donc je sais qu'il fait exactement 22kg... ce qui est hyper lourd mais du a l'acquisition de mon hamac pour 2 personnes que j'ai l'intention de donner a Julien lorsqu'il rentrera en France) j'arrive épuisé et trempé dans l'auberge de jeunesse de la plage d'Ipareça. Elle peut contenir jusqu'a 90 personnes mais il n'y a qu'une autre personne lorsque j'arrive : un canadien et il s'en va...
Je me sens bien seul dans cette immense auberge, personne a qui parler...

Je decide de longer la plage mais il est dans les midi/une heure et le soleil est hyper fort et je commence a avoir le sang qui bat de plus en plus fort dans les tempes (surtout que je suis toujours fatigué de ma nuit blanche du au voyage en avion !). Je rentre dans mon auberge deserte et passe le reste de l'apres-midi a dormir !

Je decide sur le coup des 6h a aller sur Internet (ou j'ai posté mon message "vie de clochard"). Pour ça je decide d'aller dans une posada pas tres loin qui a l'air plutot bien et ou il y a plein de jeunes (mais biensur plus cher que la ou je reste... et je peux pas me permettre la difference) et juste au moment ou je finis de me servir d'Internet j'entends derriere moi "hey Raph !", je me retourne et je vois Nic (suedois avec qui j'etais en Amazonie) qui est la depuis quelques jours deja...
Grace a lui je retrouve une vie sociale, il me presente a tous les jeunes qu'il a rencontre dans sa posada et me propose de les rejoindre le soir pour sortir...
Dur dur d'avoir une vie sociale quand on n'a pas d'argent !
Je repasse a mon auberge pour me faire une assiette de riz (avec le sachet que je me trimballe depuis le Honduras... Marion tu dois voir de quoi je parle) histoire d'economiser le prix d'un repas (donc riz nature puisque je n'ai rien pour l'accompagnement). Je rejoins ensuite toute la bande de la posada d'a cote et on part se balader dans les rues de Ipareça, réputé être le quartier le plus actif la nuit de Fortaleza elle-même réputée comme étant la ville ayant la vie nocture (nightlife pour les voyageurs) la plus active et la plus folle de tout le Brésil... ici les boites sont pleines chaque soir de la semaine et chaque soir il y a une enorme soirée quelque part.

Les rues sont bondées de monde (c'etait desert la journée) avec des restaurants partout et des terrasses remplies. Des musiciens qui jouent tous les 15m... il fait chaud et tout le monde a envie de s'amuser (on est mercredi soir). Une personne dans le groupe a entendu parler d'une soirée spéciale et nous voila tous partis pour trouver le fameux lieu...
Effectivement je me crois en plein samedi soir : un hangar d'ou provient une musique hyper forte, une file de 60 personnes en continue qui attend pour rentrer... Ça m'a l'air plus que bien ! Seule mauvaise surprise : 15 reais pour rentrer (soit 6eur50) soit une bonne entaille dans mon budget... mais bon soyons fou !
A ce moment la je repense au livre que je lisais il y a quelques semaines : On the Road de Kerouac ou il raconte comment ils epargnaient de l'argent pendant des mois pour un voyage de quelques semaines et comment dans la folie de la fête ils depensaient tout en une soirée de jazz a San Francisco, réduit a vivre en vagabond comme des clochards pour le reste de leur voyage... Je me disais qu'ils etaient bien bete en lisant le livre et tout d'un coup je comprends ce que l'auteur voulait dire... c'est moi qui suis en train de cramer mon budget tout ça pour sortir !
Enfin je ne regrette pas car ça en valait vraiment la peine !
C'est une soirée Forro a la base (danse typique du nord du Bresil), qui s'est transformée par la suite en soirée classique (musique electronique). La chaleur de la nuit aide a faire monter l'ambiance : tout le monde est courement vêtu et en dansant on est en sueur en 2mn...
C'est ma premiere sortie au Brésil et j'ai un peu la machoire qui se décroche : des nuages de filles partout autour de moi, elles sont magnifiques, avec des métissages incroyables entre indiens, noirs, européens... et elles ont des regards brulants... wouaouh j'en ai la tête qui tourne !!!

Le lendemain apres une courte nuit (rentré a 4h30, levé a 8h30 pour pouvoir prendre le petit dej servi a l'auberge avant 9h) je décide d'aller voir la plage de Praya do Futuro qui est sensée être plus fréquentée et plus jolie que celles sur le bord de la ville.
Je sais qu'il y a un bus qui y va mais en regardant une carte je me dis que je dois pouvoir y aller a pied et que c'est un bon moyen de m'occuper... (tous mes potes de l'autre auberge sont partis dans un tour organisé -que je ne pouvais biensur pas payer- visiter les plages au sud de Fortaleza).

Je longe donc toutes les plages du nord de la ville et apres deux bonnes heure de marche je note que le décors se dégrade plus ou moins... jusqu'au moment ou je m'aperçois que je suis coincé entre les docks et des favelas qui ont surgis soudainement de derriere les buildings de front de mer...
Faire demi-tour ? Je perds ma journée, et peut-être que le passage craignos ne dure pas trop... je décide de continuer ma route (de toute façon je n'ai absolument rien sur moi, pas d'appareil photo, pas d'argent, rien...). Pour autant je peux dire que je ne me suis vraiment pas sentit a l'aise et que je marchais le plus vite possible en regardant par terre et en evitant les individus bien louches que je croisais et qui me regardaient un peu surpris en se demandant pourquoi je me baladais par la !

Finalement j'arrive sain et sauf a la dite plage... mais bon je suis crevé et apres une petite demi-heure je decide de rentrer... en bus cette fois-ci !

Ça fait plaisir de voir des têtes connues...

Je savais pas que le bérêt etait devenu autant a la mode depuis mon départ... ça tombe bien j'ai exactement le même (a croire que j'avais anticiper la tendance !) qui doit m'attendre quelque part mais je ne sais pas trop oú... peut-être dans un sac chez Julien... :o)