Talampaya, ses canyons, ses couleurs
Finalement nous avons trouvé une agence (la seule de la ville en fait) qui accepte de nous amener le samedi pour faire le tour des parcs (soit quand même plus de 500km dans la journée), malgré le fait que nous ne sommes que 2 (enfin ça se monnaie évidemment, on a payé un peu plus cher que quand c'est blindé de touristes), et donc nous avons un chauffeur, Pauli, rien que pour nous pour la journée.
Nous quittons Chilecito tôt le matin, à 7h, avant le levé du soleil, et nous traversons dans sa partie basse la montagne de Fatimina pour nous rendre sur le plateau de l'autre côté. Nous assistons émerveillés au levé du soleil alors que nous sommes encore en plein milieu des montagnes, c'était magique !
D'un côté les couleurs en dégradés du ciel qui s'illumine sur les cimes, de l'autre les flans de la montagnes qui rougissent. Tout autour de nous nous pouvions voir cactus à volonté (la région est extrèmement sèche et c'est quasiment le seul végétal qui peut survivre à cette sécheresse) et roche de couleur rouge/ocre.
A un moment nous passons juste à côté de "l'Inca Trail", la route construite par les Incas lors de leur règne tout puissant sur le continent sud-américain, et qui descendait de Cusco (actuellement au Pérou, que je vais visiter plutard, ne vous inquiétez pas !) la capitale de leur empire, jusqu'à l'actuelle ville de Mendoza, en passant par le nord du Chili. Le sentier est extrêmement bien conservé (car absolument pas touristique ici), et on le voit courir dans la montagne, avec des roches pour le soutenir dans chaque virage. Le même sentier est une vrai célébrité au Pérou, mais il a actuellement de vrais problèmes de conservation dû au trop grand nombre de visiteurs !
Après 2 bonnes heures de route nous arrivons finalement à l'entrée du parc de Talampaya. Là il nous faut quitter notre guide pour aller dans un circuit organisé. L'état argentin a vendu la concession du parc à une entreprise privée, et nous sommes obligé d'aller avec eux pour visiter le parc (et de payer le circuit en plus de l'entrée biensur !).
Nous nous enfonçons dans le canyon de l'ancien Rio Talampaya. Le décors est splendide, de grandes falaises rouges nous encadrent. Malheureusement nous ne pouvons pas nous arrêter quand nous le souhaitons et nous devons rester avec le groupe, dans un sentier très étroit, interdit d'en sortir pour ne pas abimer le reste du parc.
Je fais exprès de bien trainer loin du groupe pour pouvoir profiter du paysage dans la solitude, mais le guide m'interpelle pour que je reste avec lui. Je ne lui dis pas que ses explications sont tout à fait ininterressantes (pour la partie que je comprends, mais je comprends suffisament pour voir qu'il n'a rien à dire), et lui explique que je n'aime pas marcher comme un mouton avec 20 personnes dans 3 mètres carrés. Il me répond que je n'ai pas le choix... sympa !
A notre premier arrêt nous apercevons des hiéroglyphes gravés dans la roche par une ancienne tribu indigène qui a disparu aujourd'hui (la plupart des habitants actuels de la région sont issus de peuples indigènes et sont des "gauchos" c'est-à-dire des éleveurs de troupeaux). Pour autant la signification des hiéroglyphes s'est complètement perdue, et des archéologues tentent de comprendre ce que ça racontait (des histoires de chasse, de couple, de chef avec leur tribu...) mais personne n'est sur de rien.
Ensuite nous passons dans le canyon en lui-même. Nous jouons avec l'écho qui est très puissant en criant tous en groupe. Dans un virage du canyon particulièrement à l'abri du vent, toute une végétation assez spartiate quand même c'est développé et on nous explique ce que c'est (ils appelent ça un "jardin botanique" :o)
Puis nous nous arrêtons devant une falaise qui a une apparence particulière. Des pans sont découpés en pointes, très hautes (voir photo un peu haut-dessus), et c'est surnomé "la cathédrale".
Enfin nous arrivons au bout du circuit, où l'érosion a découpé la montagne pour n'y laisser que de grands pics rocheux isolés. On se demande comment ça tient encore debout ! Chaque piton a son nom : La Tour, Le Moine etc... en fonction de leur ressemblance. Au loin dans la plaine on peut apercevoir les cimes du mont Fatima. Malgré la gestion un peu stricte du parc, ça reste une étape qui vaut bien le détour, surtout pour ceux qui aiment les grands canyons chauds et désertiques comme moi !